Les bases de la communication non-verbale

Avant de parler d’analyse comportementale, il est important de poser les bases de la communication non-verbale. Lorsque nous parlons de communication, la plupart des gens imaginent les mots employés pour illustrer une idée. Seulement, d’autres canaux peuvent être vecteurs d’informations.

Qu’est-ce que la communication non-verbale ?

“Bonjour, comment vas-tu ?
– ça va bien merci, et toi ?”

Il n’est pas rare d’entendre constamment ces phrases dans des échanges interpersonnels. Ces deux phrases qui sont tellement banales que certaines personnes ne les écoutent même plus. Une convention sociale où la réponse est toujours la même : “Oui ça va…”.

Cette dernière reste toujours inchangée mais aujourd’hui, vous sentez que ce n’est pas ça. Votre enfant, votre conjoint ou votre collègue ne va pas bien, sa réponse sonnait faux… Félicitations, vous avez expérimenté votre premier “hotspot” en communication non-verbale !

Pourquoi s’intéresser à la communication non-verbale ?

Selon Albert Mehrabian, professeur de psychologie de l’université de Californie, dans une communication entre deux personnes, le message “verbal” serait perçu à seulement 7%. Selon ses études, les mots ne représentent qu’une toute petite partie de notre communication. Le son et l’intonation de la voix seraient perçus à 38% et la gestuelle et les expressions faciales représenteraient donc 55%.

Si ces chiffres pourraient être discutés, il apparaît quand même une tendance exprimant l’importance de la communication non-verbale. Il est d’ailleurs très probable que vous ayez déjà vécu la situation énoncée précédemment, ne serait-ce que grâce à (ou à cause de) un “feeling”.

Comprendre pour mieux écouter

Fermer les yeux sur la communication non-verbale serait perdre une grande partie de vos échanges. Imaginez un film sans relief, sans changements de ton dans la voix des comédiens, sans les expressions de leur visage… Que deviendrait ce film ? Seriez-vous autant captivé ou inspiré ? Comprendriez vous les péripéties sous-jacentes ?

Il en va de même lors de vos interactions avec autrui. S’intéresser à la communication non-verbale revient alors à s’ouvrir à un nouveau monde, bourré d’informations qui passeraient inaperçues pour la plupart des gens.

Le monde est rempli de choses évidentes que personne ne remarque jamais…

Sherlock Holmes – Sir Arthur Conan Doyle

Précision importante: Cet article n’a pas la prétention de “décoder le non-verbal”. Nous verrons ce sujet dans de prochains articles. Il est donc important de ne pas prendre mes écrits au pied de la lettre. L’analyse non-verbale ne se suffit pas à de simples significations de gestes. Ici, je vous expose les différents canaux de communication que nous pourrons ensuite approfondir.

Les 5 canaux de communication

Selon Paul Ekman cette fois, lui aussi professeur émérite de l’université de Californie, nos communications interpersonnelles se font donc via 5 canaux. Chacun d’eux a son importance, il transmet un certain nombre d’informations dans diverses situations. Chacun pourra alors être analysé et interprété. Ces canaux sont les suivants :

Le contenu verbal

Il constitue les mots que nous disons ou que nous écrivons. Chaque mot a sa définition et ils peuvent être utilisés pour raconter une histoire, illustrer une idée ou prendre une information. Néanmoins, se reposer uniquement sur le contenu verbal serait problématique. C’est factuel, les mots peuvent aussi tromper et manipuler. Voilà pourquoi il est important de s’ouvrir à la communication non-verbale.

Le style verbal

On parle ici de détails, de structures dans le discours. Il peut s’agir d’un bégaiement, d’un niveau de langage ou encore la répétition de certains mots qui peuvent varier en fonction du contexte (intrinsèque ou extrinsèque).

La voix

La voix a également son importance. Les variations de grave à aigüe peuvent être un indicateur de charge cognitive. On parle aussi du ton de celle-ci. Pour vous donner un exemple, il est généralement plus bas lors d’une tristesse et plus haut lors d’une forte colère.

Le langage corporel

Le langage corporel est souvent le premier canal auquel on pense lorsque l’on parle de communication non-verbale. Il se décline en 3 catégories.

Les emblèmes

Ils peuvent se substituer aux mots, ils sont un ensemble de gestes autonomes et prédéfinis par différents facteurs. On retrouve alors le facteur lié à l’âge, à la culture ou encore à la profession…

Les illustrateurs

Souvent en lien avec le discours, ils sont généralement utilisés pour accentuer l’argumentation verbale. Véritables signaux conversationnels eux-mêmes déclinés en sous-catégories :

• Les bâtons : ils accompagnent les mots plus forts par un haussement des sourcils par exemple. Au contraire, une personne pourra les abaisser pour accompagner un mot plus négatif.
• Les souligneurs : comme leur nom l’indique leur rôle est de souligner l’argumentation. Ils peuvent par exemple être accompagnés d’un son plus long dans le discours.
• Recherche de mots : le pouce et l’index collés, comme pour attraper un mot. Un pincement de lèvre ou les sourcils froncés peuvent être signe de recherche d’un mot.
• Idéographe : on parle de la symbolique d’un mot ou d’un caractère graphique dans le cadre de l’écriture par exemple.
• Ponctuation : dans une conversation, nous pourrions, par exemple, observer le fait de terminer une affirmation comme l’on poserait une question. Dans une autre analyse, un haussement de sourcil à la fin d’une question pourrait-être signe que la personne en connaît déjà la réponse.

Les manipulateurs

Les manipulateurs sont tous les gestes du corps sur une autre partie du corps. On retrouve alors des démangeaisons, des frottements, des caresses… Dans le cadre d’une analyse de la communication non-verbale, ils peuvent être indicateurs de différentes choses.

Les micro-expressions faciales

Elles sont liées aux émotions. Comme nous l’avions vu dans l’article “Le secret des émotions pour créer du contenu inspirant“, une émotion est un changement en réponse à une situation, de quelque-chose important à notre bien-être. Pour vulgariser un peu, ce changement a alors des conséquences physiques sur un individu : les micro-expressions.

Les micro-expressions peuvent alors être riches en informations, à condition bien sûr de pouvoir les observer et les interpréter. Une micro-expression peut n’apparaître que pendant 1/25ème de seconde seulement. Paul Ekman a démontré qu’il y a 7 émotions universelles qui se sont développées, lesquelles sont les suivantes :

• la surprise
• la peur
• la colère
• le dégoût
• le mépris
• la tristesse
• la joie

Que veut dire émotions “universelles” ?

Cela ne veut pas dire qu’il n’existe que 7 émotions. En réalité, nous serons d’accord pour dire qu’il en existe bien plus. Aussi, certaines émotions ne sont connues et formalisées que dans certaines cultures ou communautés, ce qui, de ce fait, leur enlève leur caractère universel. “Universelle” signifie alors que l’émotion pourrait être observée sur n’importe quel être humain.

Communication non-verbale : conclusion

Être un expert de la communication ne vous évitera pas de tomber dans certains pièges. Garder seulement à l’esprit que cela vous ouvre à une multitude d’informations sous-jacentes sur l’état émotionnel d’une personne ou sur une situation.

Sans devenir le docteur Lightman vous pouvez d’ores et déjà prendre le temps d’observer les comportements autour de vous. Expérimentez des conversations avec cette dimension supplémentaire. Il n’est pas nécessaire d’être un expert pour observer certains signaux non-verbaux et apprendre à mieux écouter et mieux communiquer. Que vous soyez avec votre famille ou un conférencier devant 2000 personnes, la communication non-verbale sera présente tout autour de vous. Soyez observateur et tentez de déduire certains comportements…

Dites-moi en commentaire si vous avez des anecdotes en lien avec le sujet d’aujourd’hui 🙂 Et faites-moi savoir si vous seriez intéressés pour approfondir le sujet dans de prochains articles !

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